Trajectoires des systèmes bocagers du nord de la Zone Atelier Armorique : approche chrono-systémique des déterminants de la relation de l'Homme à la haie
Audrey Alignier  1, 2, *@  , Benjamin Bergerot  3@  , Thomas Houet  4@  , Alexandra Langlais-Hesse  5@  , Jean Nabucet  6@  , Valérie Viaud  7@  
1 : Biodiversité, Agroécologie, Aménagement des Paysages
INRAE : UMR0980, L'Institut Agro Agrocampus Ouest, ESA
2 : LTSER "Zone Atelier Armorique"
INEE
3 : Ecosystèmes, Biodiversité, Evolution
Universite de Rennes 1, CNRS : UMR6553 ECOBIO, Observatoire des Sciences de l'Univers de Rennes
4 : Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique
CNRS : UMR6554, Université Rennes 2 - Haute Bretagne
5 : Institut de l'Ouest : Droit et Europe
Universite de Rennes 1, CNRS : UMR6262
6 : Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique
CNRS : UMR6554, Université Rennes 2 - Haute Bretagne
7 : Sol Agro et Hydrosystème Spatialisation
INRAE : UMR1069, L'Institut Agro Agrocampus Ouest
* : Auteur correspondant

La Zone Atelier (ZA) Armorique, tout comme les différentes ZA du Réseau des Zones Ateliers (RZA), est engagée dans des recherches dont l'objectif est de décrire, comprendre et prédire la réponse des socio-écosystèmes aux changements environnementaux locaux et globaux. Les résultats de ces recherches ont vocation à alimenter les débats sur la gestion, l'implémentation et l'évaluation des politiques publiques des territoires dans lesquelles elles s'ancrent.

La spécificité de la Zone Atelier Armorique réside dans ses objets d'étude : la haie et le bocage. Le système bocager est, par nature, complexe de par les interactions entre processus de différentes natures (écologique, technique, sociale) qui opèrent sur une large gamme d'échelles, tant spatiales que temporelles. A titre d'exemple, les espèces animales et végétales présentes dans une haie dépendent de sa structure physique (présence ou non de talus et fossé) et végétale (recouvrement des strates arbustives et arborescentes) qui en déterminent le microclimat. Si les structures physiques sont, en général, une caractéristique régionale, la structure de la végétation renvoie à la fois à une conception régionale de la haie (type d'arbre, etc.) ainsi qu'aux pratiques des agriculteurs. On trouve ainsi une relation entre la biodiversité des haies et i) l'utilisation des parcelles adjacentes (donc des systèmes de culture), ii) les modes de gestion qui sont aussi liés à la diversité des exploitations agricoles. En outre, la biodiversité des haies dépend aussi de leur place dans le paysage, en particulier dans le réseau de haies qui facilite ou non la dispersion des espèces. La haie s'envisage alors comme une composante à la fois de systèmes écologiques et de systèmes de gestion. C'est donc par une approche interdisciplinaire que la compréhension de ce système complexe et de son évolution, est rendue plus accessible.

Dans le cadre des actions transversales du RZA concernant l'influence des types de relations Homme-Milieu sur les capacités adaptatives des socio-écosystèmes, nous avons constitué un groupe de travail interdisciplinaire mêlant écologie, géographie, agronomie et droit. Notre objectif est d'identifier les points de rupture dans les modes de gestion et de gouvernance ayant eu une répercussion sur le socio-écosystème bocager du nord de la Zone Atelier Armorique. Plus spécifiquement, notre travail vise à mettre en lumière les liens entre les trajectoires des paysages, l'évolution de la biodiversité et l'évolution des modes de gestion et de gouvernance, depuis les années 1950.


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